Psychanalyse Freudienne

La psychanalyse est née d’un cheminement scientifique et clinique effectué par le Professeur S. Freud, de formation initiale neurologue en Autriche  fin du XIXème siècle. La construction du modèle théorique est marquée par des œuvres majeures entre 1896, 1905, 1914, 1920 et, finalement 1938. La première est un écrit théorique: L’Esquisse d’une psychologie scientifique (aussi appelé « Projet »), puis vient un écrit clinique rédigé par Freud et Breuer : Les Études sur l’hystérie et L’Interprétation des rêves établit les bases de la métapsychologie.

La psychanalyse regroupe deux axes de réflexions et d’études :

  • un corpus de théories issues de l’expérience analytique, participant à la conceptualisation de l’appareil psychique, ensemble constituant la métapsychologie (dont les trois principes organisent le fonctionnement psychique : les perspectives topique, dynamique, économique) ;
  • une méthode d’investigation des processus psychiques dans leur ensemble, et des significations inconscientes de la parole, du comportement, ou des productions de l’imagination

La psychanalyse est une méthode de traitement, et pour faciliter le processus analytique, une situation type pour la cure (névrose) a été instaurée:

  • la méthode de l’ association libre des idées, c’est-à-dire selon la « règle fondamentale » suivante: l’analysant est invité à dire ce qu’il pense et ressent sans rien choisir et sans rien omettre de ce qui lui vient à l’esprit, même si cela lui paraît désagréable à communiquer, ridicule, dénué d’intérêt ou hors de propos.
  • le dispositif divan-fauteuil
  • à raison de 3 à 4 séances hebdomadaires

La demande de cure naît souvent d’une souffrance psychique reconnue par le patient. Elle peut aussi être travaillée et construite dans des entretiens psychanalytiques « préliminaires ». Freud précise que si la psychanalyse est « une méthode de traitement des désordres névrotiques », son but ultime n’est pas de « guérir » en abrasant le symptôme, mais d’aboutir à « la récupération de ses facultés d’agir, de penser et de jouir de l’existence »

Après la seconde guerre mondiale le mouvement prend une grande extension à l’échelle internationale. La psychanalyse étend considérablement son champ d’action, par la prise en compte de pathologies nouvelles (psychoses, états limites, etc.), par la prise en charge des enfants dès le très jeune âge et des adolescents, par le développement de techniques nouvelles (thérapies mère-bébé, thérapies de couple, psychodrame, etc.). Ceci va de pair avec une remarquable efflorescence théorique qui a pu conduire à s’interroger sur l’unité de la psychanalyse, mais aussi à des séparations comme celles qui ont marqué cette histoire en France, notamment du fait de Jacques Lacan, remarquable animateur de pensée…et de controverses.

Quelles que soient ses versions, la psychanalyse, au plan des pratiques comme au plan des théories, est sans aucun doute aujourd’hui très différente de celle que pratiquait et pensait Freud. L’œuvre de Freud reste cependant le socle et la pierre de touche indispensable à notre pensée et à nos pratiques.